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   Les Tribulations de                  Pierrette Bourge
21 janvier 2013

Souriceaux, PETA et momie de chat

Je viens faire mon mea culpa pour tous mes amis qui sont aussi les amis des bêtes. Comme chacun sait, les amis de mes amis sont mes amis, et par voie de conséquence, mes amis sont bêtes je suis l'amie des bêtes.

Or, il se trouve que je parle souvent ici d'animaux morts (des pigeons surtout, mais on va pas faire de discrimination, les pigeons sont des bêtes (et sont bêtes mais là on dérive) et parfois des souris). Ce n'est pas que ça me fasse plaisir de tomber sur des cadavres d'animaux, mais ça ne me fait pas pleurer non plus (oui, c'est ça, mon début de mea culpa).

Bien sûr, c'est triste, un pigeon qui venait se réfugier du froid, de la pluie, de la grêle dans un grenier et qui, en pleine déroute, n'arrive plus à ressortir et se retrouve piégé dans la laine de verre. C'est triste et un peu dégoutant aussi. Mais ça ne me tord pas le coeur de pitié, de compassion, ça ne me met pas en révolte. C'est la vie, quoi.

Néanmoins, je suis désolée (mea culpa, chapitre 2, soulignez en rouge) si ça heurte mes amis amis des bêtes.

Pour ma défense, je vais vous raconter une petite histoire.

Enfant, j'ai grandi à la campagne. Mes parents avaient acheté une "maison à restaurer sur un grand terrain arboré en pente, grange attenante, gros oeuvre à prévoir". En fait de gros oeuvre, il a fallu ôter toute la charpente, casser et/ou consolider la plupart des murs qui étaient en torchis, bref, la maison était plus une ruine qu'autre chose et ça fera l'objet de plusieurs articles car il y en a des choses à dire là-dessus (vous vous réjouissez d'avance, je le vois bien).

Pour mes frères et moi, âgés respectivement de 8, 5 et 4 ans au moment de l'achat, c'était la perspective d'un immense terrain de jeux. On s'en est donné à coeur joie pendant la dizaine d'années qu'ont duré les travaux.

La "grange attenante" était immense, et remplie de bazar qu'il a fallu trier (ah bon, ça vous rappelle quelque chose ?). Dans parmi ce bazar, point de cadavre de pigeons, non. Mais nous avons découvert.....

Un chat momifié. Parfaitement. Un chat, pas bien grand, qui avait du, comme ses camarades les pigeons de mes combles, se cacher là et qui n'a pas retrouvé la sortie. Ce chat était une momie parfaite. Vraiment. Pas un simple squelette en morceaux, non, une momie entière, poussiéreuse et parfaitement préservé. Le pelage noir et blanc était en partie intact, et le pauvre chaton avait "séché" dans une position étrange et effrayante.

Je ne me souviens pas d'une quelconque réaction, de la part de mes frères ou moi, de peur ou de dégoût. C'était la nature dans tout ce qu'elle avait de cruel et de curieux à offrir.

A la manière d'archéologues biologistes, nous avons extirpé le chat de l'invraisembable chaos qui régnait dans la grange, nous avons essuyé la poussière qui recouvrait son poil, nous nous sommes extasiés devant ses babines retroussées de douleur. Ce n'était pas un esprit sadique, nous étions vraiment désolés pour ce chat, nous aurions largement préféré l'avoir comme animal de compagnie, il se serait probablement très bien entendu avec la chienne, les trois ou quatre chats que nous avions déjà et les deux chèvres qui broutaient les ronces de notre "terrain arboré". Mais il était mort, bien avant de faire notre connaissance.

Je me souviens que, très fiers de notre découverte, nous avions emmené notre chat à l'école. Dans mon souvenir, ça avait épaté tout le monde.

Figé par la mort dans une posture très vivante (il avait, il me semble, l'air de sauter avec ses deux pattes avant élancées vers le haut), il émanait de lui, à la manière des momies égyptiennes, une bonne dose de sacré. Comme s'il avait été magique. Je crois bien l'avoir vénéré quelques temps, comme une nouvelle divinité, vaguement menaçante. Des années après, je me demande ce qu'il est devenu.

Voilà, c'est peut-être pour ça que les cadavres de pigeons, ça me fait ni chaud ni froid. Parce que, dans ma prime jeunesse, j'ai eu un chat momifié comme animal de compagnie.

Oh, et puis, pour montrer à quel point je ne suis pas un monstre d'indifférence pour la cause animale (mea culpa, 3 ème chapitre), j'ai un deuxième souvenir dans lequel ma mère ouvre le coffre de sa Golf 1, couleur bleu deuche (communément appelé bleu charette, je crois bien) et y découvre une porté de souriceaux tous nus tous roses. Oui, c'était beau la campagne, à cette époque.

J'ai du hurler un gniiiiiiiiiii avec mes mains sous mon menton et des coeurs qui sortaient des yeux. "Gniiiiiiiiiiii, des bébés souriiiiiiiiis, c'est trop mignooooooon, maman, on les garde, hein, je m'en occuperai, promiiiiiiiiis".

Ma mère a dit oui, on a cherché comment il fallait s'en occuper dans l'encyclopédie familliale (Apparté à destination des gens qui ont acheté une encyclopédie aux vendeurs porte-à-porte: vous n'êtes pas seuls! Mes parents ont acheté cette Encyclopédie en 35 volumes, lorsqu'ils étaient jeunes mariés, car l'argument final du vendeur était "vos enfants vont apprendre des tas de choses sur le monde moderne". Sauf qu'ils n'avaient pas encore d'enfants et qu'avant qu'on soit en âge d'"apprendre plein de choses", il y avait eu une sacré évolution dans le monde moderne. Le volume sur les nouvelles technologies, notamment, nous faisaient beaucoup rire avec mes frères!)

Je crois que finalement, on a trouvé la solution dans Martine trouve un moineau presque mort dans son jardin et le ramène à la vie en lui faisant du bouche-à-bouche et aussi avec une allumette trempée dans le jaune d'oeuf. Soit dit en passant, je trouve curieux que Martine ait nourri cet oiseau en lui donnant des becquées de jaune d'oeuf. Un peu comme si on soignait les gens en leur faisant manger des foetus.

Bref, j'ai pris en charge mes nourrissons, qui ressemblaient comme deux gouttes d'eau à des cochons miniatures, je les ai installés confortablement dans une boite tapissée de coton, je les ai nourris avec du jaune d'oeuf mélangé à du lait.

Prenant mes responsabilités maternelles très à coeur, je les ai emmené à l'école pour pouvoir les nourrir à la récréation. Encore une fois, dans mon souvenir, ça avait épaté tout le monde. Sauf qu'à la fin de la journée, mes bébés avaient disparu. A l'époque, j'ai cru qu'ils s'étaient enfuis (ouais, mes gamins à moi, c'est pas des mous du genou, ils ont deux jours et ils réclament déjà leur indépendance et ils fuguent. Et dans trois ans, ils passent le bac).

Aujourd'hui je me dis que peut-être ils sont morts pendant la récré et mon maître les a jetés pour m'épargner un gros chagrin. Ou peut-être (je penche pour la deuxième proposition) qu'un de mes camarades, trouvant aussi que mes souriceaux en forme de cochons miniatures étaient troooooop mignooooooons, a décidé de les ramener chez lui et les a fourrés dans sa poche. Autant dire que je me mets à la place de ses parents quand il a déballé son trésor. Beurk.

Et curieusement, personne n'avait volé notre momie de Chat.

 

bebesSouris   Si jamais, vous n'aviez jamais vu de nourrissons souris, j'ai "emprunté" cette photo sur un site d'amoureux de serpents (bébés souris = steack haché pour les boas et les pythons). Et ça me rappelle plein d'autres histoires à vous raconter sur les animaux (yay!).

 

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