Légumes rissolés, barre de pompier et isolation

Il fut un temps où je me préparais à manger. J'épluchais des légumes choisis amoureusement au marché parmi les cagettes des producteurs et les stands de revendeurs. Je les découpais avec mes couteaux professionnels Global, ceux qui coupent tellement fort qu'il suffit de regarder le catalogue pour avoir les doigts qui saignent. Puis je les jetais dans ma marmite en fonte, avec un peu de beurre demi-sel (origines bretonnes oblige) et une goutte d'huile (ça évite au beurre de brûler). Je touillais légèrement, avec ma cuillère en bois, pas trop fort, juste pour les enrober de beurre fondu. J'ajoutais quelques épices ou herbes, selon l'inspiration du moment. Et même, parfois, je faisais cuire de la viande. Oui, madame, oui, monsieur, je mettais des morceaux de viande, qui rissolaient en coeur avec les légumes. C'était beau, ça sentait bon. Mais ça, c'était avant.

Maintenant, j'ai une échelle au milieu du plan de travail de ma cuisin, et quand je l'enlève, y'a tout un tas de poussières qui volètent à côté de ma table à manger. Ca ne me coupe pas l'appétit, non, il en faudrait bien plus. Mais ça me coupe l'envie de cuisiner. 

Je pourrais faire un blog sur une fille qui décide de ne se nourir que de pâtes et de riz, à l'image de celle qui a décidé de ne se nourir que de Starbucks. Entre nous, je vais vous dire : 1) elle n'a rien inventé, on se souvient tous de SuperSizeMe 2) elle a de l'argent à perdre et a du demander à toute sa famille de se cotiser pour lui payer ses croissants/de prendre des actions chez Starbucks parce qu'elle va exploser leur chiffre/de prendre des actions dans le centre des obèses le plus près parce qu'elle va pas tarder à y entrer 4) elle s'est échappé d'un asile et personne n'a osé le dire vu la couverture médiatique soudaine de son "défi fou" 5) elle est employée au Starbucks du coin et est tellement mal payée qu'elle vole leurs produits pour se nourir.

Moi, je mange des pâtes, des nouilles, des coquillettes, des spaghetti (surtout), des fusilli (tortillons), des farfalle (papillons), des rotini (comme les fusilli mais plus enroulées), et quand c'est la fête, des tagliatelles, celles aux oeufs en forme de nid, qu'on sait jamais combien il en faut par personne et qu'on finit par vider la boîte. Souvent, pour varier, je fais du riz, au cuiseur à riz, ça prend dix minutes. Je le mange avec la sauce sweet chili que j'achète chez le chinois, et hop, un brin d'exotisme éclaire ma journée.

Il m'arrive aussi de faire ce qu'on appelait chez moi des "gouters-dîners". Petite, j'adorais ça. On s'attablait devant nos gros bols du petit-déjeuner, avec du chocolat au lait chaud, et des tartines coupées dans la grosse miche de campagne. Du beurre salé, quelques carrés de chocolat noir, ou de la confiture. Un morceau de camembert (mariage incroyable avec le chocolat au lait, essayez donc, c'est délicieux!). Et ça trempait dans le liquide fumant, ça faisait des yeux à la surface, le pain se transformait en éponge chargée de goûts, et on allait se coucher avec le ventre rassurant et chaud comme une bouillotte. Moi qui étais très bec sucré à l'époque, ces gouters-dîners étaient délicieusement décadents, avec un doux parfum d'interdit. J'en parlais à mes copines d'école, parfois. Elles me regardaient avec des yeux ronds: "tu vis quand même dans une drôle de famille". C'est vrai, a-t-on vu des adultes qui prennent un petit déjeuner à la fin de la journée?!

Donc, régulièrement, je me fais des gouters-dîners, surtout en ce moment, avec mon capharnaüm poussiéreux à côté de l'évier. Mais mes goûts, avec l'âge, se sont modifiés. Oubliés les bols de chocolat au lait, maintenant c'est café au lait d'épeautre (ou d'avoine, ou de riz, ou de noisette. Tout mais pas du lait de vache). J'ai toujours une faiblesse pour l'accord carrés de chocolat noir et beurre demi-sel, le tout sur du pain croustillant et bien doré. Sauf que je vais rarement à la boulangerie. Je suis un ours, je vous l'ai déjà dit. Je peux rester 5 jours chez moi, sans mettre le nez dehors. J'ouvre mes velux, ça me fait prendre l'air. Je fais mes travaux, ça me fait mon exercice quotidien. Quant au réseau social, il y a déjà beaucoup de monde dans ma tête!

Tout ça pour vous dire quoi, au fait? Ah oui, rien. J'avais envie de parler de nourriture. Vu que je viens de manger des spaghetti (à l'huile d'olive-basilic, avec un peu de poivre blanc et des morceaux de chèvre. C'est quand même pas des pâtes au beurre), soit un plat de roi que je me fais environ 4 fois par semaine. Un peu lassant, mais tellement rapide. Bon, et pour rassurer ma mère (qui se préoccupe beaucoup des apports en fibres et en vitamines de sa progéniture), je me fais aussi des cocottes de soupe de légumes. Je coupe, je fous dans la cocotte-minute, je ferme, ça sifflotte, un coup de mixer, et voilà, c'est bon pour 4 jours.Et puis, je mange une orange le matin. (Là, t'es rassurée? Allez, bisous)

Sinon, dans Grey's Anatomy, Christina Yang et Owen hunt achète un appart super avec... devinez quoi? Une barre de pompier! Exactement l'argument qui me ferait vendre mon futur duplex aussi sec pour un appart, même tout moche, avec cette merveille. Alors, comme je suis jalouse intéressée, je me suis dit : "ben en voilà une idée qu'elle est bonne". Mais bon, ça paraît compliqué à installer. Pour descendre, c'est d'accord, mais pour monter. J'ai pas trop prévu de cours de pool dance dans les mois à venir. J'ai donc pensé à une solution alternative : un toboggan! Pour passer de la partie Pas Plane (futur salon surélevé) à la partie Plane (futur atelier). Et je pense que ça va être super chouette et extra fou (je cite encore la danse des canards, désolée, mais à cause de ça, je me traîne cet air dans la tête depuis deux jours et c'est infernal).

Bon, je vous retrouve tout à l'heure pour le deuxième cours de charpente? Là, je dois potasser un peu l'isolation.