Chaises paillées, cours de sciences et pieds de vigne

Bon aujourd'hui, j'ai fait une découverte si extraordinaire qu'elle mérite bien d'être partagé avec vous. Je vais vous parler sciences, ma grande spécialité. Quoi, les sciences? Ben non, voyons, parler ! J'ai déjà du mal avec les tables de multiplication alors...

Aujourd'hui, donc, je suis allée chez le médecin. Déjà, rien que ça c'est assez extraordinaire pour vous en parler. Quand je suis entrée dans le cabinet médical, j'ai constaté que tout avait changé et du coup, je me suis trompée : je me suis assise à la place du toubib. Ca commençait bien.

Après m'avoir fait asseoir à ma place (j'aurais du me douter pourtant que les chaises paillées de Mère-Grand étaient pour les patients et pas l'énorme fauteuil de bureau en cuir, mais bon, je suis d'une naïveté étonnante parfois), il a consulté mon dossier :

"Mademoiselle Bourge, voyons..  On ne se voit pas très souvent, je crois.... Ah tiens, la dernière fois, c'était... il y a trois ans pour une fracture présumée de l'index gauche. Je lis "coup de marteau". Ca remonte, dites donc! ". Il a souri et il m'a demandé ce qui m'amenait. Un autre coup de marteau peut-être ?

Ce n'est pas un médecin rancunier qui se pourlèche de mon futur cancer, celui-là, c'est pour ça que je l'aime bien. Même s'il veut toujours me refourguer des antibiotiques-qui-ne-sont-pourtant-pas-automatiques-c'est-pas-moi-qui-le-dit-c'est-la-sécu, mais bref.

Donc je lui explique que je me traîne une angine depuis une semaine, que j'ai mal à la gorge et que, du coup, je suis fatiguée. Rien d'extraordinaire hein. Il fait quand même le gars intéressé, parce que bon, vu que je viens une fois tous les trois ans, ça lui coute pas grand chose de me poser deux trois questions.

Ce qui a l'air de l'intriguer, c'est la fatigue. Je me retrouve un peu obligée de le rassurer en lui indiquant que j'ai une hygiène de vie particulièrement "bonne vivante" et que j'ai du mal à intégrer le concept de "bonne nuit de 8 h de sommeil". Ca le fait sourire encore, il ne me sermonne pas, c'est décidément un médecin bien sympathique.

Puis il  sort une languette de bois de son emballage stérile (oui, je vous la joue sur les détails insignifiants hsitoire de faire plus long et de vous embêter gniark gniark) et ausculte les balles de ping pong rose tacheté qui ont poussé dans mon gosier.

"Ah". Il est bien sympathique mais pas très bavard d'un coup. Il hoche la tête, m'invite à m'asseoir en désignant la chaise paillée (on ne sait jamais, j'aurais pu me tromper encore une fois) :

"C'est une belle angine de type amygdalite caséeuse mais chez vous elle est unilatérale".

Vous m'en direz tant. Les médecins aiment bien faire ça, même les sympathiques au sourire débonnaire. Ils vous sortent des mots qui vous feraient gagner la question à 24 000 € comme s'ils commandaient une baguette de pain. 

Il m'explique que c'est une complication d'une banale angine (en gros, c'est des petits amas de microbes qui se logent dans les "trous" - que le médecin nomme "cryptes" ce qui est vachement plus classe - des amygdales et qui risquent de s'infecter, le même principe que les boutons blancs beurk mais dans la gorge beurk beurk beurk) , rien de bien méchant tout de même, voir assez banal. 

Bon, mais tout ça on s'en fout en fait. Si si, je vais guérir, il m'a effectivement prescrit des antibiotiques et une prise de sang, tout va bien. Ce qui est extraordinaire comme promis, c'est l'explication sur le rôle des amygdales. (Oui, je sais, l'information extraordinaire est un peu longue à arriver. Si vous voulez, vous pouvez dormir en attendant, je vous préviendrai quand ça arrivera)

Parce que en gros, si les antibios font pas effet, c'est l'ablation. Rien que ça. Donc je lui ai demandé à quoi servaient ces foutues amygdales, par curiosité (histoire de voir si ça valait le coup de prendre les antiobios en fait).

Et effectivement, ça peut valoir le coup. (Attention, réveillez-vous, c'est maintenant)

Le principe des amygdales, c'est un peu comme les rosiers devant les pieds de vigne. Et non, ça sert pas à faire joli (vous trouvez ça joli, vous, ces espèces d'éponges au fond de la gorge?), ça sert à détecter les potentielles maladies. Et quand la maladie est détectée, ça réagit et ça crée les anticorps adhoc. C'est pas extraordinaire, ça ? Hein ? J'entends pas les applaudissements là ! Mais non, pas pour moi, voyons, pour la création de cette p**ain de machine de guerre qu'est le corps humain!!

Et après, on se demande comment il y en a qui arrivent à mourir en tombant d'un trottoir, en faisant de la pétanque avec des éléphants ou en oubliant de boire parce qu'ils jouent en réseau 50 heures d'affilée (quel rapport? Aucun. C'était juste pour le plaisir de partager avec vous ces faits divers drôles mais tristes).  

Microbement vôtre.