Méduse(s), têtes coupées et science-fiction

"Mais qu'est-ce que c'est que ce relâchement soudain dans ce blog ?". Et oui, je les entends, vos plaintes; qu'est-ce que vous croyez? Que je ne me soucie plus de vous? Mais si, voyons.

Simplement, il ne se passe pas grand chose sur le chantier. Je ne voudrais pas me sentir obligée de vous faire une note sur les homonymes de Méduse. En même temps, ce serait dommage de pas vous en faire profiter car Méduse, c'est à la fois :

- une bébête marine, venimeuse voire mortelle, qui a la particularité de se reproduire lorsqu'elle meurt [y'a aussi une espèce qui sait rajeunir toute seule, donc elle peut pas mourir de mort naturelle] ;

- un astéroïde [le très petit (149)Méduse] ;

- une sorte de sandales en plastique qu'on a tous porté dans les années 80 pendant les vacances au Touquet et qui est du meilleur effet avec des chaussettes et un bermuda ;

- un bateau qui, après s'être échoué sur un banc de sable durant l'été 1816, s'est pris une tempête sur la tronche. Bilan du naufrage : 160 morts, dont 137 qui ont vogué pendant 13 jours sur un radeau de fortune, sans vivres ni eau, se nourrissant, au choix selon les goûts, de leurs ceintures, des cordes du radeau, voire d'autres passagers. Ca a quand même inspiré un tableau, désormais très connu, à Géricault, le peintre romantique français par excellence. D'ailleurs, puisqu'on parle de Géricault, il est intéressant d'apprendre que, pour peindre ce fameux tableau, il a non seulement fait poser des rescapés du naufrage, mais il a aussi utilisé des membres humains amputés (fournis par un pote médecin un peu chelou) et des têtes décapitées qu'il récupérait à Bicêtre, un hospice/asile/prison (dans lequel a été inventée la camisole de force et où on a testé la guillotine pour la première fois), histoire de mieux dessiner les cadavres. D'après son biographe, à cause de ses natures mortes (huhuhu.), ça puait grave chez Géricault ;

- une figure mythologique avec une perruque en serpents, la plus connue des trois soeurs Gorgones (et la seule à être mortelle). Mais c'est qui, ces Gorgones ? Des cousines des soeurs Brontë ? Pas vraiment. D'abord, il faut savoir que les Gorgones étaient tellement moches qu'on mourrait pétrifié si on les regardait. Ca a pas du être simple de se faire des copains. Et en effet, elles n'en avaient pas beaucoup.

Eschyle, un grand tragédien grec, a dit qu'elles n'avaient qu'un oeil et une dent pour trois, en garde alternée j'imagine. Mais comme Eschyle avait vraiment le sens du drame, je ne suis pas sûre qu'on puisse vraiment se fier à lui (sans rancune, Eschyle!).

Méduse a été décapitée par Persée, envoyé là par le roi d'une île grecque qui voulait la paix pour mieux draguer la mère de Persée. Et du sang qui a jailli lors de la décapitation, sont nés deux fils de Méduse, Pégase et Chrysaor. La science ignore encore les circonstances exactes de cette double naissance un peu étrange, surtout que Pégase est un cheval, ailé en plus, et Chrysaor un géant ou un sanglier ailé selon les versions. Mais il y a de grandes chances que la méduse, bébête marine, doive son nom à celle qui, la première, s'est reproduite en mourant.

Après, Persée pète un peu les plombs, embarque la tête de Méduse (qui, malgré la mort, a toujours son super-pouvoir) pour pétrifier tous ses anciens ennemis dont son futur beau-père. Et puis, tant qu'il y est, il délivre Andromède, une vierge qu'on avait accrochée nue sur un rocher pour qu'elle se fasse dévorer par un monstre marin (ils avaient une drôle de conception du divertissement à l'époque. Heureusement qu'on a inventé la télé, hahaha.) et se marie avec.

- et puis, Méduse, c'est aussi la seule planète habitable du système stellaire du Basilic. Vous emballez pas, hein, je tire ça des livres de science-fiction de David Weber.

Hein, ce serait quand même dommage de pas vous faire une note sur les homonymes de Méduse, non ?