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   Les Tribulations de                  Pierrette Bourge
15 mars 2013

Le sens de la mode, Richard Gotainer et yaourt à la cerise

Aujourd'hui, j'ai un entretien d'embauche. Pour un boulot qui me plaît en plus. J'ai été fêté ça au bar à vin, avec les copines (à qui j'ai raconté aussi mes vacances d'aventurière-warrior, espérant tirer le maximum de gloire de ma possible-fracture malgré laquelle j'ai continué à baguenauder dans les pâturages avec Belle des Champs les brebis basques dont les poils sentent leur fromage). [Excuse-moi, j'me coupe mais tant qu'on en est à parler de Gotainer, est-ce que vous saviez qu'il avait sorti dans un de ces CD (oui, il a fait plein de CD avec notamment mes deux chansons fétiches : Le Youki et Chipie. Youhou, mais bref) un Belle des Champs II ? Hein, vous le saviez ? Comment ça, vous n'êtes pas transportés par la magie enthousiaste de Riri le compositeur publicitaire dont les airs au bontempi restent gravés dans votre cerveau au point que vous le fredonnerez toute la journée? Bon tant pis.]

Donc, le bar à vins, soirée spéciale dégustation. Tandis qu'on crâne à coups de "ce rosé, en fin de bouche, on dirait un yaourt à la cerise" (et on est un paquet à laisser toujours les deux yaourts à la cerise au fond du réfrigérateur, petit message à Danone, et compagnie), le monsieur qui va me faire passer l'entretien dans quelques heures entre. Voilà. Sympa la première image de celle qui espérait être son employée. La question que je me pose, c'est "Est-ce que ça peut jouer en ma faveur?". Ca pourrait. A condition que lui aussi délaisse les yaourts à la cerise.

Mon premier stress, c'est bien entendu ce que je vais bien pouvoir dire pour faire oublier qu'hier je parlais très fort de Criss Cross (que j'appelais Zig Zag) qui portaient leurs pantalons à l'envers et que je relancerais bien la mode si j'avais pas de si grosses fesses que les braguettes de mes slim ne tiennent pas fermées (j'ai vraiment essayé), mais comme j'ai déjà évoqué le problème, je vais vous épargner une redit.

Mon deuxième stress, c'est ce que je vais mettre pour y aller. Le look, quoi.

Moi, j'ai un problème de look. C'est un vieux problème que je me traîne depuis mes douze ans environ. Avant, je portais sans mot dire les fringues de mon grand frère, économies oblige, et les vêtements que me cousait ma mère qui avait très envie que je ressemble aux petites filles de Sarah Kay. Vous voyez ?

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Les jupes et jupons portées par-dessus des pantalons bouffants avec des petites dentelles. Oui, je portais ça quand j'allais à l'école. J'aimais bien, même si ce n'était pas très pratique pour grimper dans la cage aux écureuils.

Et puis, vers douze ans, au collège, j'ai commencé à voler de mes propres ailes, et à vouloir exprimer ma personnalité créative à travers mes vêtements. Nous n'avions pas beaucoup d'argent allouée aux fringues, mais nous bénéficions de beaucoup de dons d'habits des cousins, oncles, tantes, amis, voisins. Des habits qui allaient, d'autres qui n'allaient pas, voire vraiment pas. Moi, je prenais tout et je transformais, je customisais, je dessinais dessus. Et je les portais.

Ca donnait parfois des trucs sympas (comme ce jean avec des branches griffonées au feutre violet qui semblaient pousser de mes chaussures jusqu'à mes cuisses). Mais il y avait certains résultats plus... comment dire... approximatifs ? Expérimentaux ? Violemment ratés mais assumés ? Un mélange de tout ça. Je repense par exemple à ce jean (le jean était la base de mon travail de styliste à cette époque) avec une jambe coupée façon short et l'autre laissée longue, ou au t-shirt auquel j'avais cousu des manches en jean (pas bonne idée, le jean pèse lourd). Ou au jean extraordinaire sur lequel j'avais cousu toutes les étiquettes de marques célèbres qu'avaient bien voulu me donner mes camarades d'école (ou que j'avais décousues de l'intérieur de leurs fringues laissées au vestiaire pendant les cours de sports). Très conceptuel... Je fais l'impasse sur les Rangers que mon oncle avait gardées de son service militaire et que j'adorais (je les portais très régulièrement alors qu'elles étaient du 43 et que je faisais un petit mètre cinquante), et sur tout un tas d'autres trucs dont je vous parlerai un autre jour.

Bref, j'expérimentais. Et je n'avais pas vraiment d'amis. Douze ans, c'est l'âge où on veut être reconnu pour ce qu'on est mais où on fait tout pour ressembler à son camarade de classe.

Bref, le look, c'est un problème récurrent. C'est un peu pour ça que j'avais choisi la cuisine dernièrement. Pas pour ça spécifiquement mais l'idée de ne pas avoir à me poser la question de ce que je devais porter au bureau m'arrangeait bien.

Mais là, j'ai postulé sur un poste avec de la paperasse, des relations clientèle (ou presque) et tout un tas de raisons qui laissent penser que je peux oublier mes sneakers roses et zébrées dans mon placard à chaussures pour quelques temps.

Voilà. Tout ça pour dire que je vais passer les deux heures qui me séparent de mon entretien à essayer plein de tenues et à me prendre en photo pour demander l'avis de mes copines qui sont beaucoup plus avisées que moi en la matière... Et que ça m'emballe pas des masses. Surtout que j'ai plus envie de retrouver ce jean à étiquettes multiples que d'enfiler des talons hauts.

Bon, je vous raconterai comment ça s'est passé, hein. Allez, bisous.

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