électricité, sécurité, spermophile et tuiles à vendre

A peine avais-je commencé à déplacer quelques bouts de polystyrène autour de la boîte de dérivation que je voulais vérifier que bim! je trouve un nouveau cadavre de pigeon. Au début, c'était marrant, voire inspirant (cf. Souriceaux, PETA et momie de chat entre autres) mais là, ça commence à devenir un peu lassant. Pourquoi toujours des pigeons? J'aimerais bien découvrir un cadavre de spermophile par exemple. Pourquoi un spermophile? Juste pour le plaisir d'écrire ce mot qui en déconcertera plus d'un (aller, on google "spermophile" si on me prend pour une obsédée).

J'ai donc déposé mon nouveau trophée avec les autres; je vais leur construire un petit caveau familial (en espérant qu'ils étaient tous des potes) histoire qu'ils viennent pas hanter mon atelier quand les travaux seront terminés (imaginez un peu les "rourourou" accompagnés de bruits de chaîne, et avouez que ça peut être flippant).

Ce matin, donc, un peu d'électricité. J'aime pas trop ça l'électricité. Je suis toujours un peu inquiète à tripoter des fils, d'ailleurs ça m'arrive de couper le courant avant de changer une ampoule. Faut dire que j'ai eu une mésaventure avec les travaux de l'appart, y'a deux ans. Une mésaventure de rien, mais ça plus les anecdotes variées de tous ceux qui ont fait un chantier et qui se sont pris une châtaigne, ça rend prudent.

J'ai donc mis des gants (c'est plus psychologique d'autre chose, je pense) et utilisé un petit tournevis (avec l'ampoule qui s'allume pour dire "ne touche pas ce fil ou tu vas mourir") et aussi une pince coupante isolée que je tiens avec deux doigts, au cas où (ça, c'est complètement psychologique).

Et j'ai tout bien rangé dans la boîte de dérivation, vissé avec le couvercle, oh comme ça fait propre et sécuritaire tout à coup. Vu que tout s'était bien passé, je pouvais aller sécuriser l'immense araignée tentaculaire de gaines de tous diamètres qui sort du plancher que je vais recouvrir. Ce que j'ai fait avec brio, et aussi avec du vieux chatterton (qui, avec le temps, s'est étrangement transformé en scotch double face. A moins que ce soit du chatterton double face mais, sans y connaître grand chose, je ne vois pas l'utilité).

Aparté: dans la lignée de la famille (qui donne des noms commençant par "cha" à ses chats), ma cousine avait appelé son chat "Tertonn", ce qui était très drôle. On est trop des marrants dans ma famille. Je nous aime. Fin de l'aparté.

En fait de sécurisation, j'ai juste regardé les gaines, d'où elles venaient et où elles allaient, en les suivant parmi les décombres, et aussi tirant un peu dessus parfois (sécurité?). Bon, ben, la plupart partent d'un endroit sous le plafond de la cage d'escalier et vont dans la boîte de dérivation sur laquelle est écrit "commun", donc si je débranche un fil, je meurs en chutant dans l'escalier commun, dans d'atroces souffrances, ainsi que mes voisins, dont celui du cagibi (que nous appellerons M. Cagibi) et ce serait ballot vu que j'attends toujours son autorisation pour virer mon barda.

La boîte de dérivation des communs est située juste à côté du plancher existant, et c'est d'ailleurs sous celui-ci que partent les gaines. Bon, on va dire que c'est super bien, et on va rien toucher du tout, et on couvrira tout ça. Problème réglé. Il y a d'autres gaines qui vont à d'autres endroits mais tous les fils sont protégés. Tout va bien.

Et c'est l'esprit tranquille que j'ai pu m'atteler à la suite du boulot. Vous commencez à avoir l'habitude. Je déblaye, je trie, je tousse, et je suis sale. Rien de nouveau.

J'ai remis la laine de verre comme il faut au-dessus de mon appartement :

tout au fond, là, c'est au-dessus de mon salon (qui, par voie de conséquence, est en dessous).

Et j'ai aussi déplacé toutes les tuiles. Les déplacer, mais pourquoi? (Je lis dans vos pensées, hein!) Disons qu'il s'agit d'un petit retour à l'envoyeur sympathique à destination de mon autre voisin, celui avec qui j'ai rendez-vous ce soir (et que nous appellerons M. Goupil). M. Goupil donc qui a mis sa clim dans le grenier, et qui a probablement fait virer (par les artisans qui ont fait ses travaux) toute la merde de son côté vers le mien. Pas très gentil, mais très pratique, je le reconnais. Comment aurait-il pu savoir aussi que quelqu'un achèterait ce grenier pour en faire un penthouse-atelier!

Or, comme tout est déblayé de son côté, il y a une place folle. Et les tas de tuiles de mon côté sont juste au-dessus de ma future cage d'escalier. Ni une, ni deux, j'ai tout déplacé. Parce que, quand même, c'était le boxon.

Et je pense que je vais avoir des sacrées courbatures et un foutu mal de dos demain. Alors, oui, je sais, il faut plier les genoux et utiliser ses cuisses quand on porte du poids. Je n'ai rien contre l'idée d'utiliser mes cuisses, au contraire. Mais quand on évolue dans une zone du chantier qui fait 1,20 m de hauteur, se déplacer avec les cuisses, ça ressemble un peu à la danse des canards.

La danse des canards, c'est super chouette, c'est extra fou, peut-être, mais, bon, tu t'es cru à un mariage ou quoi? Dans les mariages, après la danse des canards, on a très chaud, très soif, on se précipite à la table pour siffler une flûte de mauvais champagne, et on retourne sur la piste enchainer avec le Petit Bonhomme en mousse (non, pas de lien pour Patrick Sébastien, faudrait pas exagérer).

Dans les mariages, on porte pas des tuiles sur six mètres, parmi les débris de bois, les gaines électriques et la poussière de laine de verre, pour les déposer dans le coin à clim du voisin. Alors, j'ai utilisé mes bras et mon dos. Mais avouez que ça valait le coup! Car maintenant, ici c'est vide :

et là, c'est plein (gniarfk gniark gniark).

Et pour le plaisir des yeux, et pour information à destination de celles et ceux qui participeront à la journée "Gravats - Vin chaud" du 16 février (pour plus d'infos, si vous êtes trop déçus de pas avoir été invité, envoyez moi un message. Vous êtes les bienvenus!!), voilà les tas à évacuer :

des tuyaux (en amiante, je crois bien)

des tuiles cassées

de la ferraille et des morceaux d'une vieille chaudière en fonte (à moins que ce soit une carcasse de voiture)

du polystyrène (et bien sûr les sacs par centaines)

et du bois pour le feu...

Vous voyez, vous viendrez pas pour rien !